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La leucosélophobie, le syndrome du rédacteur

Déc 1, 2020

C’est une maladie qui va et vient, ou chronique, si on utilise des termes scientifiques. Parfois incapacitante, elle peut nous empêcher d’avoir un rapport normal avec son travail. C’est la terrible “angoisse de la feuille blanche”!

D’origine latine (comme beaucoup d’autres direz-vous), le terme de leucosélophobie est un mix entre « leuco », référence à la couleur blanche, et « selo », qui signifie « papier, feuille ou page ». Quand elle frappe le rédacteur ou l’écrivain, ce syndrome se définit comme une incapacité à pouvoir écrire ou continuer une histoire. 

Donc plutôt chiant vous me direz. C’est comme si le plombier n’avait plus de joints pour réparer une fuite. Bon ben, ta journée est terminée avant qu’elle n’ait commencé. 

Bien qu’elle puisse préter à sourire, elle a mené beaucoup d’écrivains, même célèbres, dans des états quasi dépréssifs. Ne pas arriver à aligner deux mots sur une feuille peut être vécu comme une défaite à part entière. 

Comment y faire face ? Pour débuter, commençons par :

😡😡😡 La défier du regard, et lui dire qu’elle ne gagnera pas la bataille, est le first step 😡😡😡

C’est bien, mais il y a des solutions plus concrètes et cartésiennes à mettre en place.

La leucosélophobie frappe n’importe quand. Peu importe le sujet ou les années d’expérience. Donc plutôt que de passer une nuit blanche devant une feuille, j’ai appris qu’il était plus avisé d’effectuer une retraite stratégique, pour ensuite revenir et l’attaquer mieux armé. 

L’inspiration ne prévient pas quand elle vient, des fois elle est là et des fois non, c’est tout c’est comme ça!

Quelques petites astuces pour vaincre cet ennemi sournois : 

👉 Travailler sur un autre sujet Souvent je peux être inspiré par une thématique, mais pas par une autre. Je vais donc me concentrer sur celle qui m’inspire et revenir après sur la plus récalcitrante.

👉 Prendre l’air – C’est en général ce qui marche le mieux pour moi. Je sors, je me pose dans le jardin, je regarde les fruits dans l’arbre, les feuilles bouger, les arbres au loin.  Je me promène dans un sentier, et laisse les pensées m’envahir. (Ok ca fait cliché, mais c’est véridique…).
Je suis comme une pile qui se recharge. Très souvent, les idées pullulent à nouveau dans mon crâne. 

👉 Fermer toutes les sources de contamination – Youtube, Deezer, Spotify… Souvent alliés du rédacteur, ils peuvent parfois parasiter notre esprit, avec des images ou des sons qui résonnent sans arrêt dans notre tête. Un sujet est compliqué ? On se met à fond dessus, dans le calme et le silence. 

👉 Écrire dans le désordre Qui a dit qu’une histoire devait être contée forcément dans l’ordre ? Une histoire, c’est un mélange d’idées et d’inspirations qui parfois se chevauchent les unes aux autres. Eh bien tant pis ! On couche sur le papier tout ce que l’on a, et on refait de l’ordre après dans ce brouhaha d’idées aussi éparses que géniales.

👉 Y revenir demain –  Vous avez tout tenté? Il faut savoir s’arrêter pour mieux revenir demain. La frustration entraîne des réactions chimiques dans le cerveau qui augmentent l’agacement, et rien ne sort de bon quand l’énervement se joint à l’équation. Vous verrez, passée la déception initiale, vous reviendrez le lendemain plus inspiré et productif que la veille. 

Narrao © - Alexandre Panizzo.
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